Lors d’une soirée avec mes potes, un mini-jeu a été lancé à mon intention au détour d’une conversation :
Papy Chulo : « - J’vais te donner une situation, et tu dois exprimer ta réaction avec ton visage, ok ? »
Number 6 : « - Vas-y, envoie ! »
Papy Chulo : « - Tu viens de gagner au loto ! »
Number 6 : *faciès super souriant*
Papy Chulo : « - Tu viens de perdre ta grand-mère ! »
Number 6 : *faciès extrêmement triste*
Papy Chulo : « -Tu viens de gagner au loto, mais ta grand-mère est morte ! »
Number 6 : *faciès indescriptiblement ridicule*
Fou rire collectif.
Il paraît que j’ai un visage très expressif, et que je n’ai jamais su mentir. Mes yeux et ma bouche me trahissent.
J’ai essayé d’y faire quelque chose, de contrôler ces mouvements moins imperceptibles chez moi que chez d’autres, mais rien n’y fait. Alors, je vous l’accorde, ce n’est pas devenu mon objectif principal dans la vie, et avec de l’entraînement j'aurais pu probablement y faire quelque chose.
Mais en attendant, au quotidien, cela peut être handicapant. Pas moyen de faire une blague crédible à quelqu’un sans que je ne me mette à sourire bêtement au bout de quelques secondes à peine ! Quel triste sort…
Cela dit voyons le bon côté des choses : j’ai au moins le mérite d’avoir un panel d’émotions plus important que celui de Steven Seagal.
Bon, après, faut quand même bien dire qu’il me serait je pense impossible d’être acteur.
A partir du moment où le sentiment n’est pas réellement ressenti, impossible pour moi de faire quelque chose qui ne tombe pas dans le cliché ou dans le sur-joué. Ajoutez à cela le fait que je n’aime pas spécialement me voir en photo ou en vidéo…
La preuve en est lorsque je masterise des parties de JdR (oui je sais, ça fait longtemps, « on veut jouer à INS », nianiania).
Pour les néophytes, voici quelques précisions (et/ou cliquez sur ce lien pour la version wiki) :
- JdR = Jeu de Rôles, dans lequel, un peu comme dans un « livre dont vous êtes le héros », vous incarnez un personnage qui évolue dans un univers et un scénario comtés par le Maître du Jeu (ou MJ), qui lui « masterise » ces parties (comprenez par là qu’il fait évoluer les personnages via un fil directeur). Chaque personne en dehors du MJ possède une feuille de personnage dans laquelle sont inscrites vos statistiques (agilité, endurance, etc...) et le nombre de dés que vous devez jeter si jamais vous devez effectuer des jets en relation avec ces caractéristiques.
- PnJ : « Personnages Non-Joueurs » (tavernier, marchand, passant, etc…) incarnés par le MJ lorsque les joueurs requièrent une interaction sociale dans l’univers dans lequel ils évoluent.
Celles et ceux qui me connaissent savent que mes PnJ ont tendance à tous avoir le même caractère, qui sans aucune surprise ressemble quand même beaucoup au mien. Dès que j’essaie par exemple de jouer un PnJ dirigiste et autoritaire, je me sens complètement à côté de la plaque, et mon personnage avec.
J’ai la chance de jouer avec de bons joueurs, casse-bonbons (bwahaha) mais bien sympas avec moi et qui du coup jouent le jeu. Mais niveau immersion, c’est pas franchement la fête. Alors j’essaie de camoufler ces imperfections avec des ambiances sonores, des chansons choisies pour coller à l’action, et parfois même des effets sonores créés avec mes mimines ("Shurgard 01-dans ton c**", comprenne qui pourra).
Donc vivent les Ewan McGregor, Julianne Moore, Brad Pitt, Scarlett Johansson, Christian Bale, Naomi Watts, Leonardo DiCaprio, et autres qui nous mentent à tous, mais pour la meilleure des raisons.
Be seeing you.
Number 6
Comments